Imaginaires du Feu

Avec cette programmation sur les Imaginaires du feu, nous passerons du cycle précédent sur les Imaginaires des lieux à un cycle sur les éléments. Comme si l’évidence du feu nous était tombée du ciel sous forme d’éclairs, de foudre, de langues de feu, ou avait jailli de quelque volcan, le choix de cet élément s’est imposé pour initier ce cycle en cette année marquée par le 20e anniversaire des Rencontres d’Aubrac et l’idée qu’à cette occasion notre programmation fasse des étincelles, tire un feu d’artifice ou s’embrase n’est sans doute pas non plus étrangère à ce choix !

Les mythes des origines du feu évoquent un feu volé par un animal, un oiseau, un serpent, un fauve à un autre animal ou à un Dieu qui le possède dans les cieux. On trouve même une légende de dieu voleur. Ce vol semble signifier que l’humanité se met en danger car cet élément ne lui appartient pas en propre. Le Soleil est lui aussi intimement lié à la représentation du feu.

De l’âge sans feu, l’humanité passera à celui du feu employé puis au stade du feu allumé. Le désir du feu conditionnera ainsi toute l’histoire de l’humanité. « Faire du feu » se retrouve toujours dans les versions « fonctionnaliste et utilitariste » comme dans les images sur la flamme conjuguée à l’amour et à la passion. Le feu éclaire, cuit, adoucit le froid mais on ne peut le toucher.

L’invention du feu partagera le même sort que celui des innovations techniques passant par l’alchimie qui accompagne la mise en place de savoir scientifique.

Le feu montant vers le ciel engendrera de nombreux rituels religieux et de fêtes du feu, cérémonies païennes. Méditer, rire, jouer avec le feu, une nécessité !

Du feu créateur, au feu destructeur, au feu purificateur pour une renaissance à partir des cendres, ces Imaginaires du feu se déploieront comme autant de témoignages de la permanence d’une fascination universelle mêlée à l’appréhension, à la peur que ne se libère l’appétit de puissance d’une techno-logique du feu.

 

Francis Cransac